"Crois seulement"
Évangile de Mt 4,13-16
« Vous êtes le sel de la terre, la lumière du monde ». Ces paroles suivent immédiatement les Béatitudes. C’est donc lorsque nous sommes heureux d’être dans le manque, que notre attitude donne goût et sens à la vie pour nous et pour ceux qui nous entourent.
Avec les béatitudes, Jésus renverse la façon de voir habituelle. Le manque devient, pour celui qui croit, un rendez-vous avec le Père, une porte ouverte sur la Vie. Si Nietzsche, a pu dire qu’il croirait si les chrétiens avaient des faces de ressuscités, c’est bien parce que nous oublions la joie des Béatitudes.
Jésus assure ceux qui croient en cette promesse de joie qu’ils sont le sel du monde. Le sel donne de la saveur mais empêche aussi la corruption. Être le sel, c’est empêcher notre désir de se corrompre en toute-puissance. La foi oriente le désir au-delà de la réaction impulsive. A l’écoute de l’Esprit, celui qui s’en remet au Père du ciel voit une chance dans une situation difficile. Comme Cyrille dont la mémoire s’est affaiblie lorsque, enfant gaucher, on l’a forcé à écrire de la main droite. Comme il s’en désolait, il entendit intérieurement : « Crois seulement ». Depuis, cet handicap fait sa joie : « Je vis à un autre niveau, je demande sans cesse à mon ange de me rappeler les choses à faire. Je suis déjà dans le ciel » me disait-il.
Celui qui croit est comme une ville sur une montagne. Elle ne peut être cachée. Elle est évidente comme l’est la paix de celui qui est certain que de tout ce qui arrive peut naître la joie.
Odile van Deth