Il est là
Évangile de Jn 20,1-9
« L’autre disciple entra, il vit et il crut ». Qu’a-t-il vu ? Le linge qui recouvrait la tête de Jésus roulé à part et il a été frappé par les protubérances du suaire, encore marqué par la forme du corps qu’il avait enveloppé. Comme si le Ressuscité était passé à travers le linge en y laissant son empreinte.
Trois mots grecs pour dire voir. Le disciple a regardé de loin. Pierre, en entrant, a contemplé, cherché à comprendre. Le disciple a dû entrer dans le tombeau, lieu de mort, pour voir et lire les signes qui révélaient la victoire de la vie. Il a cru que Jésus était ressuscité.
L’épître aux Hébreux (2,14-15) affirme que le diable nous tient « en esclavage par la crainte de la mort » et, qu’en ressuscitant, le Christ nous a délivrés de cette peur. La peur de la mort, celle du vide, du manque, de nos limites est en effet la cause du péché. On sniffe pour se changer les idées, on est malhonnête pour se tirer d’affaire, on cherche à sortir d’un sentiment d’infériorité par la violence.
La résurrection de Jésus nous prouve que tous, après la mort, nous vivrons comme lui. Car il est bien vivant, présent à tout instant en nous. Le disciple n’a pas vu Jésus, pourtant il a cru. Croire, c’est être sûr que Jésus n’a pas menti, qu’il est là, même si nous ne le voyons pas, même si nous ne le sentons pas. Forts de cette conviction, notre quotidien peut être transfiguré. Comme un ami, le Ressuscité est toujours à nos côtés pour nous soutenir, sans jamais nous juger, lui qui est le pardon du Père.
Odile van Deth