La paille et la poutre
Évangile de Lc 6,39-45
« Qu’as-tu à regarder la paille dans l’œil de ton frère, alors que la poutre qui est dans ton cœur, tu ne la remarques pas ? ». Pourquoi en effet le défaut de l’autre me gêne-t-il au point de devoir le lui souligner pour qu’il se corrige ? Est-ce vraiment pour son bien comme le prétend l’accusateur ?
L’autre me révèle ma face cachée, celle que je ne veux pas voir. Bob était intraitable dès qu’il voyait quelqu’un manquer de respect. Il s’en prenait à la vendeuse qui ne répondait pas aimablement à la cliente, à son collègue qui ne le saluait pas. Il tomba des nues lorsque son fils voulut quitter la maison à seize ans. Il se souvint soudainement qu’il avait pendant des années tripoté le sexe de son garçon le soir en le mettant au lit. Chaque fois qu’il fustigeait un manque de respect, c’était inconsciemment lui qu’il condamnait.
L’accusateur, c’est Satan « celui qui accuse les élus jour et nuit » chante l’Apocalypse. Dans quel camp sommes-nous, celui du démon ou celui de l’Esprit Saint, l’Avocat, le Consolateur? Chaque fois que nous critiquons l’autre, c’est le même défaut en nous que nous réprouvons. « Aime ton prochain comme toi-même » implique de s’aimer d’abord soi-même. Or souvent nous nous détestons, parce que nous refusons nos propres transgressions. La honte nous empêche de nous voir dans la tendresse miséricordieuse du Père qui seul peut nous montrer l’origine de notre faute dans notre histoire. Le Seigneur nous prie de le reconnaître comme Sauveur en lui donnant notre péché.
Odile van Deth