Que je vois
Évangile de Mc 10, 46b-52
« Jésus, fils de David, aie pitié de moi ! » Un mendiant aveugle interpelle le Seigneur qui lui demande alors l’acte de confiance de se diriger vers lui sans voir. Pourquoi Jésus, si attentif à chacun, ne se déplace-t-il pas pour venir à lui ?
Nous prions souvent comme si nous nous adressions à un dieu magique. Or le premier pas est d’avoir le courage d’aller à lui, présent en nous.
À l’invitation du Maître, l’homme jette son manteau. Le manteau servait aussi de couverture au point que la loi (Ex 22,25) stipulait : « Si tu prends en gage le manteau de quelqu'un, tu le lui rendras au coucher du soleil. C'est sa seule couverture, dans quoi se couchera-t-il? » Au risque de perdre sa seule richesse, l’homme se précipite vers Jésus qu’il reconnaît comme le « fils de David », c'est à dire comme le Messie, descendant du roi David. Aveugle, son cœur perçoit qui est Jésus.
Le Maître lui demande ce qu’il veut, alors que cela paraît évident. Il veut probablement faire naître en lui le vrai désir, lui faire proclamer sa confiance. « Rabbouni, que je voie ». Le grec dit : que mes yeux se lèvent vers le haut, vers toi. Il affirme ainsi que l’important est qu’il voie en Jésus plus que l’homme, qu’il le voie au-delà de l’apparence.
« Ta foi t’a sauvé » lui répond Jésus, avant même qu’il sorte de sa cécité. Avant même que nous soyons exaucés, nous précipitons-nous vers le Seigneur pour lui demander de le connaître ? Et l’homme se met à suivre Jésus. C’est cela qui compte, c’est là son vrai désir.
Odile van Deth