Notre identité de fils
« Tu es mon Fils bien-aimé en qui j’ai mis mon amour ». Jésus, sans péché, vient comme n’importe quel juif recevoir le baptême de repentir pour le pardon des fautes. Se pensait-il pécheur, comme tout homme, ou a-t-il voulu signifier qu’il se chargeait de tous les péchés du monde ? En tout cas, ce n’est qu’en sortant du Jourdain qu’il reçoit la révélation de son identité : « Tu es mon Fils ». Cette phrase se trouve dans le premier chant du Serviteur (Is 42,1), mais le prophète parlait d’un élu, alors qu’ici, la voix du ciel proclame que Jésus est le Fils très aimé de Dieu.
Comme tout humain, Jésus avait besoin d’être confirmé dans son identité pour accomplir sa vocation : témoigner par sa vie de l’amour de Dieu. Se sachant l’incarnation de cet amour, il peut maintenant accomplir sa mission.
Fabien avait été martyrisé par son père. Adulte, il restait bloqué dans les relations, n’osant s’exprimer. Il lut un jour que chacun est, dans le Christ, le fils bien-aimé du Père. Il se souvint alors que le Seigneur invite à quitter son père pour le suivre. Il renonça donc à se comporter comme s’il était encore sous la menace de cet homme qui l’avait humilié toute son enfance. Quittant l’ombre de son père, il trouva sa véritable identité de fils du Père des lumières. Lorsqu’il sentait que revenait sa vieille habitude de se figer dans une relation, sûr que le Père infusait en lui son amour pour cette personne, il se concentrait si bien sur son interlocuteur qu’il n’y avait plus place pour sa peur.
Odile van Deth