Écouter la parole qui sauve
« Ils sont devenus durs d’oreille pour que leur cœur ne comprenne pas. Sinon, je les aurais guéris ». Cette parabole du semeur, qui semble sévère, est un vrai traité de l’écoute. Jésus, la Parole incarnée, nous parle sans cesse, mais le vacarme de nos soucis, de notre imaginaire nous rendent sourds à sa Parole intérieure.
Nous accusons Dieu de ne pas nous répondre, alors que c’est nous qui sommes distraits par ce qui nous préoccupe, par notre égocentrisme. « Quand l’homme entend la parole de Dieu sans la comprendre » ou, comme l’exprime le mot grec, sans la « rapprocher » de son vécu, « vient le Mauvais », car le domaine du tentateur est le mental. Il s’insinue dans notre pensée qui tourne autour de notre petit moi et l’empêche de se laisser pénétrer par la Parole. Celle-ci reste alors abstraite, sans rapport avec la vie. Jésus ne peut pas guérir ceux qui écoutent la Parole sans la laisser féconder leur quotidien. Beaucoup de chrétiens vivent des situations douloureuses et ne se mettent pas à l’écoute de ce que la Parole leur suggère.
La bonne terre est un cœur ouvert aux inspirations de l’Esprit. Il m’est souvent arrivé de négliger une intuition et de le regretter ensuite. Ou de remettre à plus tard ce qui ne pouvait attendre et de m’apercevoir que ce retard avait eu des conséquences fâcheuses. L’attention à la petite voix intérieure peut devenir une conversation incessante avec Celui qui sauve, non pas en aplanissant les difficultés mais en révélant le bien caché dans telle situation.
Odile van Deth