Un baptème de conversion
« Jean proclamait un baptême de conversion pour le pardon des péchés ». Baptiser, mot grec, c’est immerger, ici dans le Jourdain qui s’était ouvert pour faire entrer le peuple en terre promise, répétant le prodige de la Mer Rouge. La mer, symbole du mal pour les Hébreux, les avait laissé passer à pied sec, comme le symbole de la libération de l’esclavage d’Egypte. Or en hébreu le mot Egypte signifie « la double angoisse » : celle du travail forcé et celle du péché, toujours fruit ou cause d’angoisse.
Jean était le messager de Dieu qui déblayait le chemin pour le Seigneur dans les cœurs. Il proclamait une immersion pour la libération (tel est le sens du mot traduit par « pardon » dans ce texte) des péchés. Le Jourdain où les Juifs étaient invités à se plonger était comme une matrice d’où naissait l’être nouveau, converti, pour accueillir le Messie.
La conversion, en grec, c’est un changement radical de mentalité. Le péché est une solution pour se sauver soi-même d’un mal, d’une angoisse. La conversion change le regard : si Dieu m’aime, je peux renoncer à me sauver moi-même selon mes vieilles habitudes et voir la situation dans la lumière de l’Amour Sauveur. C’est un déplacement intérieur : au lieu de rester centré sur moi, je vis en fils, en fille de Dieu.
En quoi, en qui mettons-nous notre confiance ? là est l’enjeu, là est la conversion. Lorsque l’on retombe, c’est qu’on a manqué de foi. On a repris l’ancien moyen de se sauver, sans croire en la nouveauté qui germe de la confiance.
Odile van Deth