Nous sommes des sourds-muets

Année B – dimanche 9 septembre 2018 - Marc 7,31-37

Jésus pousse un profond soupir et dit au sourd-muet : « Ouvre-toi ! ». Avant cet ordre qui sonne comme une supplication, le Maître a utilisé le langage qui pouvait rejoindre un homme sourd : il lui a mis ses doigts dans les oreilles, sa propre salive sur sa langue.

Comme à l’aube de la création Dieu avait modelé de ses mains la terre et avait soufflé son Esprit sur l’humain, Jésus recrée un homme, l’ouvre à l’écoute, à la parole. Avec une délicate prévenance, il emmène l’infirme à l’écart, pour lui éviter le choc du vacarme de la foule lorsqu’il entendra pour la première fois.

Ne sommes-nous pas tous des sourds-muets devant Dieu et devant nos frères ? « Je prie, mais le Seigneur ne me répond pas » disait Fred à la recherche d’un travail. Pourtant Dieu répond toujours, souvent à travers les petits événements du quotidien. Fred n’avait-il pas refusé d’entendre le conseil d’un ami qui venait de lui dire d’aller voir un chef d’entreprise qui pouvait l’aider ? Il avait prié mais il était muet : il ne savait pas prier avec les mots justes. Plutôt que demander le miracle d’un travail, il devait demander la force de vaincre sa timidité, d’en voir les causes dans son histoire pour en guérir.

Nous sommes aussi souvent des sourds-muets devant le prochain. Nous donnons des conseils mais savons-nous écouter l’Esprit qui nous montre comment entendre ce que l’autre n’ose pas dire, trouver les mots qui réconfortent sans humilier ? Laissons donc le Christ guérir nos surdités et nos mutismes.

Odile  van Deth