Marie, mère du Dieu qui sauve

« Quand fut arrivé le huitième jour, celui de la circoncision, l’enfant reçut le nom de Jésus ». La circoncision est le signe de l’alliance avec le Très-Haut, comme pour signifier, par cette mutilation symbolique, que tout engendrement à la vie vient de Dieu.

 Marie, plus que toute autre femme, sait que cet enfant est engendré par Dieu. Elle l’a reçu comme un étonnement et un bouleversement. En voyant circoncire Jésus, elle sait que ce n’est qu’après qu’Abraham eût accepté de se circoncire que naquit Isaac, pour signifier que ce fils était un don du Seigneur. Elle se rappelle que l’Ange lui a dit que rien n’est impossible à Dieu comme il l’avait dit à Sara, trop âgée pour enfanter.

 Elle, la servante du Seigneur, entrevoit les conséquences de ce nom que l’Ange avait donné à l’enfant à naître : Jésus, qui signifie Dieu sauve.

 Il vient nous sauver de notre enfermement dans notre moi, qui fuit la souffrance au lieu d’y rencontrer Dieu, au lieu de lui demander comment vivre tout événement, du plus douloureux comme un deuil, au plus banal comme de rater un train. Il vient nous sauver du mal de notre péché et de celui des autres qui nous blesse.

 Marie pressent que Dieu fait homme en Jésus se rendra vulnérable pour porter notre souffrance, pour nous apprendre à nous reconnaître pécheurs et nous laisser éblouir par la tendresse divine qui pardonne.

 Marie est la mère de tous les humains, elle est le refuge des pécheurs ; elle leur montre son enfant crucifié avec eux , elle les enfante à Dieu.

Odile van Deth