Marcher sur le vide
Évangile de Mt 3,1-12
« Convertissez-vous ! » exhortait Jean-Baptiste, c'est à dire : changez votre façon de voir, de vivre.
« Engeance de vipères » tonitruait-il. Trop dur le Baptiste ? Ne sommes-nous pas, nous aussi, fils du serpent, autrement dit : ne fondons-nous pas notre sécurité sur du mensonge, sans faire confiance à l’Évangile ? Le serpent, ce sont les faux prétextes qui justifient nos actes, les pensées mensongères qui sèment le doute, qui sapent la confiance en Dieu.
Se convertir, c’est un défi impossible sans la grâce, car il s’agit de nous arracher à nos fausses sécurités. Il y faut l’aide puissante du Seigneur. Comment arrêter de fumer se demandait Titien, qui, chaque fois qu’il avait essayé, recommençait malgré ses soucis de santé. Dans le livre qu’il lisait, une phrase le frappa : « Que les frayeurs terribles ne vous égarent pas ! Vous pouvez déjà marcher, non seulement sur l’eau – si vous avez la foi – mais aussi sur le vide ». Soudain, il vit le tabac comme un compagnon pour combler ce vide qui lui faisait si peur. Il avait donc mis sa confiance dans la fumée. Bien qu’il eût vraiment l’impression, les premiers jours, de s’avancer sur le vide, il quitta le tabac en s’accrochant d’instant en instant à sa foi en la Présence du Christ à ses côtés.
« Convertissez-vous ». Tant que Titien avait essayé de cesser de fumer par un effort de volonté, il était retombé. Mais lorsqu’il a vu qu’il cherchait une fausse sécurité dans le tabac, il a pu choisir de marcher sur le vide avec le Seigneur.
Odile van Deth