Le désir
« Femme, ta foi est grande, qu’il t’advienne selon ton désir ». Jésus, poursuivi par une étrangère, ne lui répond rien. Sa mission ne s’adresse qu’à Israël. Les nations ne seront concernées par son message qu’après sa mort, selon les Écritures. Devant les cris de cette femme, le Seigneur reste humblement dans ses limites.
Daphné, après son travail, courait chez une personne âgée pour lui faire ses courses. Elle revenait épuisée chez elle où ses enfants se plaignaient de la voir rentrer tard. Elle se pensait charitable et oubliait sa première tâche de mère de famille. Que désirait-elle ? Prenait-elle-même le temps de se le demander ?
Dans la Bible, les derniers mots d’un passage éclairent le sens de ce qui précède. Or le dernier livre de l’Écriture, l’Apocalypse, se conclut par un encouragement à désirer : « que l’homme de désir reçoive l’eau de la vie gratuitement », comme si toute l’Écriture se résumait dans ce verset. Comme si la Parole de vie ne tendait qu’à encourager le désir. « Oui - disait Basile - mais si je réponds à mon désir, il deviendra insatiable ». Certes, le désir de l’être humain est infini, car il est fait pour tendre vers Dieu. Le problème est de l’interpréter dans la lumière de l’Esprit et non dans la précipitation de la pulsion.
La Cananéenne désire avec une foi si forte, elle est si sûre que son désir est juste, qu’elle insiste malgré la fin de non recevoir du Seigneur. Son désir, ancré dans sa confiance en Jésus, prophétise le salut offert à tous les hommes.
Odile van Deth