Le dernier, celui qui ne compte pas
Année B – dimanche 23 septembre 2018 - Marc 9,30-37
« Ils tueront le Fils de l’homme et trois jours après sa mort il ressuscitera ». L’ont-ils bien écouté?
Ils ont si peu entendu le Maître qu’aussitôt après cette annonce de l’échec apparent de Jésus, ils discutent pour savoir qui est le plus grand. Comme s’ils pensaient : s’il meurt, qui d’entre nous sera le chef ? La réponse de Jésus est déconcertante : « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous ». Il appelle un enfant, qui comptait alors moins qu’un animal, pour le leur donner en modèle.
En Jésus, Dieu s’est fait le dernier, il a voulu compter pour rien. Lui, en qui tant de gens mettaient leur espoir pour triompher de l’occupant romain, a accepté de mourir ignominieusement comme le dernier des esclaves. Gâchis ? Non, réalisme de celui qui reconnaît que seul Dieu est le maître de l’histoire et que, pour sauver les hommes, il faut participer à leur souffrance et leur pardonner.
Franck, brillant ingénieur, avait un frère, Albert, qui ne comptait guère ; magasinier, il était le raté de la famille. Un soir, leur mère se tordit la cheville. Albert s’approcha d’elle et se mit à la masser doucement. À la surprise de tous, rapidement la douleur disparut. « Comment as-tu fait pour me guérir ? – Quand j’ai vu que tu t’étais fait mal, j’en ai parlé à Jésus et il m’a montré que je pouvais te masser » lui répondit-il. Elle le regarda pour la première fois avec d’autres yeux. Ainsi, Albert était tout proche du Seigneur et elle ne l’avait jamais soupçonné.
Odile van Deth