La vraie bonne part
Année C – dimanche 21 juillet 2019 - Lc 10, 38-42
« Une seule chose est nécessaire ». Marie, assise au pied du maître, a usurpé la place réservée au disciple. Aujourd’hui où la femme a acquis la parité avec l’homme, nous ne nous rendons peut-être pas compte du scandale qu’a pu provoquer le geste de Marie.
Plus encore, l’approbation de Jésus a dû choquer Marthe, qui a essayé de remettre les convenances en ordre en rappelant sa sœur à son rôle féminin de cuisinière. Devant l’apparente insouciance du Maître qui la laisse seule aux soins du service, Marthe convoite-t-elle la place de sa sœur, désire-t-elle faire valoir le mal qu’elle se donne ?
Tout péché naît de la convoitise. « C’est par l’envie du diable que la mort (c'est à dire le péché qui cause la mort à la vie divine) est entrée dans le monde » dit le livre de la Sagesse (2,24). La dixième parole du Décalogue interdit de désirer ce qui appartient au prochain (Dt 5,21) car toute jalousie détruit l’identité. Marthe n’est pas sa sœur. Elle ne serait pas heureuse d’écouter le Seigneur avec le souci du repas à faire. « Marie a choisi la bonne part » dit le texte, non pas la « meilleure » comme prétendent les traductions, car elle a choisi la part qui correspond à ce qu’elle est. «
Une seule chose est nécessaire » : devenir soi-même. Que de fois se procure-t-on à tout prix l’objet qu’un autre possède pour ensuite n’y trouver aucun intérêt ! La bonne part, c’est de choisir d’être heureux d’être ce que nous sommes. Alors notre vie devient divine, vivifiée par l’Esprit de Vérité.