La joie d'aimer
« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit ». Jésus répond en citant Deutéronome 6,5. L’Evangile traduit donc en grec un texte hébreu. Le cœur, pour un juif de ce temps-là, n’est pas comme pour nous le symbole de l’affectivité mais celui de l'entendement. De même le mot hébreu traduit par « âme » signifie l’humain doué de psychisme. Enfin ce que le français rend par « esprit » est la force. « Tu aimeras le Seigneur de toute ton intelligence, de tout ton psychisme, de toutes tes forces ».
J’ai toute ma vie été préoccupée par cette question : comment est-ce possible d’aimer Dieu de façon aussi totale, aussi passionnée, lui que je ne vois pas, qui n’attire pas ma sensibilité ? En méditant cet évangile, je me suis sentie poussée à faire un acte de foi énergique : « Tu es ressuscité, Tu es donc présent en moi, à mes côtés ». Cette certitude de sa présence m’a rendue attentive aux invitations intérieures les plus banales. Chaque fois, mon obéissance immédiate aplanissait les difficultés. Croire en sa présence, croire en sa compréhension devant mes faiblesses, en son pardon précédant ma repentance, a éveillé en moi une reconnaissance vivante.
L’amour a commencé de sourdre en moi pour Jésus si attentif à me rappeler de faire en temps voulu ce que je dois. La joie d’aimer a peu à peu changé mon regard. Le Christ est devenu un compagnon si présent qu’en tout prochain j’ai perçu sa présence qui m’invitait à aimer cette personne avec Sa tendresse.
Odile van Deth