L’Esprit de vérité nous félicite
Année A – dimanche 17 mai 2020 - Jean 14,15-21
« Le Père vous donnera un autre Défenseur, l’Esprit de vérité ». J’ai eu longtemps peur de cet Esprit de vérité, qui voyait toutes mes fautes. Comment pouvais-je voir en lui un défenseur ? Je désirais plutôt le considérer comme mon Consolateur, autre traduction du même mot grec que défenseur. Or c’est justement parce qu’il est la vérité qu’il sait que nos déviances viennent de nos mal-être. Ne voir en lui que le Consolateur, c’est parfois se priver de la libération qu’apporte la vérité.
Denis avait été puni, à trois ans, pour une injustice. Il savait qu’il n’avait pas fait ce qu’on lui reprochait. Il avait été enfermé toute la journée dans un réduit sombre. Adulte, il était intraitable dans son travail dès qu’il devait faire un compromis. Un ami lui demanda la raison de son intolérance et le souvenir de cette punition lui revint en mémoire. « J’aurais voulu être consolé » dit-il. « Non, lui répondit son ami, tu aurais eu besoin qu’on te félicite pour avoir tenu bon pour défendre la vérité ». Denis se redressa, comme libéré.
Nous pensons avoir besoin de consolation, alors que c’est la vérité qui délivre, qui remet debout. Dans la Bible, il est souvent question de gloire, d’être glorifié. En langage moderne, rendre gloire à quelqu’un, c’est reconnaître sa beauté intérieure, son être vrai, à l’image de Dieu, c’est le féliciter. L’Esprit de Jésus nous glorifie chaque fois que nous tenons bon, comme Denis, pour défendre la vérité ou l’amour du prochain. Il nous félicite d’être à son image.
Odile van Deth