L’amour vrai et la croix
Année A – dimanche 28 juin 2020 - Matthieu 10, 37-42
« Qui aime son père, sa mère, son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi ». Jésus nous voudrait-il indifférents alors qu’il nous demande d’aimer comme Il nous aime ? Ces mots scandaleux pour une lecture superficielle indiquent en fait l’essence de l’amour vrai.
Aimer ses proches, c’est naturel, instinctif. Nous les aimons parce que nous aimons être aimés. C’est nous que nous aimons en pensant les choyer. D’ailleurs, il peut arriver de les haïr dès lors que nous prenons conscience du mal qu’ils nous ont fait. C’est justement de ce faux amour, de cet amour égocentrique, que Jésus veut nous libérer. Comment ? Par notre consentement à notre croix qui n’est autre que notre histoire personnelle, fruit en partie des comportements de nos proches.
Puisque, dans la Bible, un verset est le plus souvent expliqué par le suivant, aimer ses proches plus que Dieu, c’est refuser de prendre sa croix. Or la façon d’aimer Dieu plus que ses parents, c’est précisément de vouloir le bien de ceux qui ont pu détruire notre vie parce qu’ils sont aimés du Père.
Ida était si fusionnelle avec sa mère qu’elle avait renoncé à une brillante carrière pour rester près d’elle. Plus tard, avec l’âge, sa maman devint si tyrannique qu’Ida se prit à la détester. « Ce que vous aurez fait au plus petit de mes frères, c’est à moi que vous l’aurez fait » entendit-elle un jour à la Messe. Elle choisit alors de consentir à cette croix d’une vie sacrifiée en soignant sa mère comme si elle prenait soin du Seigneur.
Odile van Deth