Jésus descend dans notre honte
Évangile de Jn 1,29-34
« Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde ». En descendant dans l’eau pour s’y faire baptiser par Jean, Jésus se met au rang des pécheurs.
Le Jourdain était le symbole de la Mer Rouge que les Hébreux avaient traversée pour aller vers la Terre promise. Or pour eux, la mer comme les fleuves étaient la demeure des monstres, du démon. Traverser la Mer Rouge était comme vaincre le mal. Jésus, en se faisant immerger dans le Jourdain, a voulu descendre avec nous dans nos bas-fonds, dans les parts de notre histoire qui nous font honte, qui pèsent sur notre cœur, que nous voudrions effacer.
À St Jérôme qui avait abandonné une vie aisée à Rome pour devenir ermite près de Bethléem, qui avait laissé une situation sociale élevée pour devenir un pauvre inconnu en Judée, le Seigneur avait dit : « Jérôme, tu ne m’as pas encore tout donné ». Comme Jérôme ne comprenait pas, il entendit : « tu ne m’as pas donné ton péché ».
L’Agneau de Dieu, Celui qui vient pour nous sauver, commence sa vie publique en prenant sur lui le poids de nos fautes. L’Amour de Dieu pour sa créature est tel qu’il veut se faire semblable à elle jusque dans sa honte. Comme si un chef d’entreprise refusait de gagner plus que le dernier employé de l’usine pour être comme lui, avec lui.
Jésus, dans son amour infini, souffre avec chacun le mal qui le mène au péché – car c’est toujours pour sortir d’un malaise qu’on commet une faute – et en assume les conséquences. Le poids de notre histoire devient un rendez-vous avec Lui.
Odile van Deth