Égalité ou fraternité ?
Année A – dimanche 5 novembre 2017 - Matthieu 23, 1-12
« Ne vous faites pas appeler “rabbi“ car vous n’avez qu’un seul maître et vous êtes tous frères ». Quand deux personnes se trouvent ensemble, l’un devient vite le patron de l’autre, disait Marx. Il voulait l’égalité. Or ce rêve d’uniformité débouche toujours sur la violence des révolutions car les esclaves d’hier deviennent les maîtres des autres.
Jésus ne prône pas l’égalité mais la fraternité : tous fils d’un même Père. Tant que l’humain n’a pas découvert son identité d’image unique de Dieu, son existence lui apparaît trop fragile pour ne pas souhaiter la renforcer en augmentant son territoire personnel et sa richesse. Or cela ne peut se faire qu’aux dépens des autres. Celui au contraire qui fonde son identité sur sa filiation divine, qui se sait aimé d’un amour indicible, n’a pas besoin d’empiéter sur le domaine de l’autre. Dès lors, la diversité n’inspire plus l’envie, la compétition, mais elle s’ouvre sur la complémentarité au service les uns des autres.
Les plus grands savants n’ont pas de plus grande joie que de voir leurs étudiants continuer leurs recherches et les dépasser.
Jésus ajoute le conseil le plus hautement libérant car il réduit à néant toute convoitise : « Ne donnez à personne sur terre le nom de père, car vous n’avez qu’un seul Père, celui qui est aux cieux ». Tous également fils, sans aucune préférence de la part de ce Père qui se donne totalement et gratuitement à chacun, à la mesure de son ouverture de cœur, de sa foi et non selon ses mérites ou ses qualités.
Odile van Deth