Accueillir la nouveauté
Année C – Noël 2018 - Luc 2,1-14
« Voici le signe : un nouveau-né enveloppé de langes et couché dans une mangeoire ». L’enfant-Dieu emmailloté, comme à sa mort il sera enveloppé de bandes ; couché sur le bois d’une mangeoire comme il sera cloué sur une croix. Offert par les anges à l’adoration des bergers, la catégorie la plus méprisée du peuple, comme il sera livré aux bourreaux.
Le signe indiqué par les anges comme preuve qu’est né celui qui sauvera les humains est celui de l’impuissance totale. Quoi de plus démuni qu’un nouveau-né lié par les mêmes bandes que celles qui entoureront son corps martyrisé ?
En vieux français, Noël veut dire nouveau. Jésus instaure une radicale nouveauté dans la dynamique humaine. A la démesure de l’empereur romain qui veut recenser toute la terre, compter sa richesse en vies humaines, le Seigneur de l’histoire oppose une pauvreté et une impuissance radicales. A la crainte politique de Pilate devant un condamné qu’on lui présente comme un prétendant au trône, Jésus répond qu’il est venu pour témoigner de la vérité. Car seul est vrai l’amour de Dieu, qui dissipe la peur des hommes devant les images qu’ils se font de lui comme d’un juge terrifiant, en naissant comme un enfant sans défense, pauvre parmi les pauvres. Seule est vraie la douceur de ceux qui sont délivrés de la peur du mal par leur certitude d’être sauvés.
Noël, un programme de nouveauté devant la violence et la peur. Le vrai vainqueur du mal est celui qui accueille, confiant, la nouveauté de l’Esprit au jour le jour.
Odile van Deth